Un beau trio-spectacle de durs au cœur tendre

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Le spectacle du 4 février a commencé avec le rock du groupe matanais Jobbeurs. Je ne sais pas quelles sont leurs jobs, mais ils ont accompli avec brio leur contrat de nous faire dégourdir les jambes. Les mélodies étaient accrocheuses et le rythme des chansons propageait une énergie contagieuse dans la foule. C’était intéressant de voir les trois matanais se partager les paroles et s’amuser sur la scène. J’aurais toutefois aimé entendre plus de paroles, car il y en avait très peu. Je suis restée sur ma faim.

Ce fut ensuite sous les applaudissements nourris de la foule rimouskoise que le chanteur des hôtesses d’Hilaire, Serge Brideau, est monté sur la scène rejoindre les autres membres du groupe. Cette entrée enrobée par une musique atmosphérique livrée par des musiciens tout de blanc vêtus et canalisée par l’excitation palpable de la foule a fait honneur à la réputation théâtrale de la formation acadienne. Les gens de la salle furent comblés en apercevant le chanteur en robe de cuir noir: cet élément annonçait l’excentricité du groupe et la soirée haute en couleurs qui nous attendait. À la suite de sa venue triomphale, Serge Brideau nous a dévoilé son humour teinté d’autodérision en nous annonçant que leur cd n’est pas très bon sauf peut-être pour « jacker » une patte d’une table croche.  Or, la majorité des spectateurs étant déjà des fans, ils n’ont pas été bernés par ce propos. En effet, ils ont chanté les paroles à gorge déployée et ont dansé énergiquement tout au long du spectacle sur les chansons drolatiques et engagées des hôtesses d’Hilaire. Sur des airs de rock des années ’70, nous avons pu entendre les opinions du groupe sur des thèmes variés de la société actuelle : la relation entre les Acadiens et les anglophones, l’égocentrisme, l’écologie ainsi que la robotisation des humains. De plus, Serge Brideau a réussi à garder la foule captivée du début à la fin en présentant chacune de ses chansons de manière originale. Personnellement, à chaque fois, j’avais très hâte de savoir où ses propos allaient nous mener.

 

Le dernier artiste, et non le moindre, à fouler les planches de la scène du Paradis ce soir-là fut VioleTT Pi. J’ai particulièrement aimé le clin d’œil vestimentaire aux arbitres et joueurs de la LIR ainsi que la petite mise en scène d’introduction faite par Karl Gagnon et ses musiciens. Pour ce qui est du volet musical de la prestation, les paroles poétiques et sincères de VioleTT Pi nous permettaient d’entrer dans son univers, de vivre ses histoires et de contempler sa sensibilité. Ce fut un plaisir de se laisser entraîner par des mélodies parfois planantes et parfois plus rock. À travers différents styles musicaux exploités, l’auteur-compositeur-interprète a réussi à nous transmettre d’une manière très personnelle ses émotions. C’était magnifique de le voir nous dévoiler tendrement qu’ « elle est son sentiment préféré » ou de l’entendre crier à tue-tête « je me déforme ». Une belle découverte musicale et artistique!

En bref, ce fut une belle soirée mouvementée! Pour emprunter les termes qu’Éric Lapointe a mentionnés à Serge Brideau à Punta Cana, j’ai découvert un beau trio de « durs au cœur tendre ».

Catherine Berger-Caron

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