Question de poursuivre l’élan « proustien » de mon prédécesseur aux communications, quelques membres des deux groupes qui se partageront la scène de la salle rouge, le 20 septembre, se sont prêtés au petit questionnaire du Paradis, bonifié de révélations croustillantes pour l’occasion! Ils ont certainement une chose en commun : ils jouent pour le plaisir et ne se prennent pas au sérieux. Leurs textes sont engagés sans pour autant négliger un côté absurde. Ils nous promettent une soirée qui décape!
D’où vient le nom du band?
Skull & Tones Boogie : Il était tard… on voulait que le nom traduise le côté horreur délinquant mais aussi faire ressortir le style boogie prédominant.
Lucy Loves Lenin : Le site « Band Name Maker » génère des noms de bands au hasard à partir d’un mot. « Lucy Loves Lenin » était apparu à un moment donné quand Fred Gagnon et l’ancien guitariste du band cherchaient un nom pour un « side project » louche de band électro. Quand Fred Gagnon s’est aperçu qu’il était meilleur dans le rock que dans l’électro, il a suggéré de voler le nom « Lucy Loves Lenin ».
Décrivez en quelques mots votre style :
Skull & Tones Boogie : Rock n’roll, rock garage, un peu d’électro. Ça s’écoute fort avec une bière dans les mains! Toutes les compos sont en français et on y tient.
Lucy Loves Lenin : On a tous écouté Nirvana quand on était ados et ça paraît probablement. Fred Gagnon a écouté beaucoup de vieux punk aussi, comme du vieux Bad Religion. On appelle notre truc du « Scrabble Punk » ou du « Nerd Punk ». Nos paroles sont « Nerd » à la Weezer, mais la musique est plus violente et plus punk. Fred Lagacé ajoute : heureux mélange de punk rock grunge issu du courant des années 90, musique crottée où l’esthétisme est parfois laissé de côté!
Quelle est votre inspiration?
Skull & Tones Boogie : La politique et le rock français! Quand on n’est pas d’accord, mieux vaut avoir un micro pour le crier plus fort! Certains membres du groupe militent pour Option nationale. On a une toune pour se préparer aux élections fédérales : Just in!
Lucy Loves Lenin : Pour les textes, les cauchemars de Fred Gagnon inspirent 50% de nos paroles. Pour une raison inconnue, Fred fait trois ou quatre solides cauchemars par semaine pendant son sommeil. Pour les autres textes, Fred Gagnon y va souvent de textes plus politiques. Par exemple, il dénonce le militarisme dans une tune comme « Slow War » ou encore l’obsession sécuritaire de certains Américains qui défendent le droit de porter une arme à feu dans une tune comme « The Worst that Never Comes ».
La musique qui roule dans votre van de tournée (ou votre char, ou votre bicycle, ou juste dans vos oreilles) en ce moment :
Skull & Tones Boogie : Monsters, les Sheriff, OTH, le rock français ancien ou d’aujourd’hui
Lucy Loves Lenin : Queens of the Stone Age, Nirvana, Weezer (deux premiers albums), Arctic Monkeys, Pearl Jam, Sonic Youth, Propagandhi, Hot Snakes ou Stone Temple Pilots et Dinosaur Jr.
Coup de cœur culturel toutes catégories confondues :
Skull & Tones Boogie : Un musicien rimouskois qui touche à tout : Éric Normand!
Lucy Loves Lenin : Le festival « South by Southwest » à Austin au Texas. On aimerait y jouer un jour, même si les chances sont minces.
Un artiste à découvrir :
Skull & Tones Boogie : Définitivement Keith Kouna!
Lucy Loves Lenin : Greg Macpherson, artiste folk/punk de Winnipeg beaucoup trop sous-estimé.
Un endroit à découvrir :
Skull & Tones Boogie : Notre quartier général, la Saucisserie à Baie-des-Sables.
Lucy Loves Lenin : Portland, Oregon : paradis des fabriques de pédales/effets de guitare et ville ou on peut boire de la bière Rogue en permanence. Le bar « Barcade », à Brooklyn, dont le concept est : une soixantaine de vieux jeux vidéos des années 1980 à 25 cennes la game + superbes bières de microbrasseries américaines. Le Japon, parce que c’est déroutant en ti-péché.
Meilleure place pour prendre un verre après un show :
Skull & Tones Boogie : Sur la scène, dernière la scène ou encore au Bal du lézard à Québec.
Lucy Loves Lenin : Au bar où le show a eu lieu. On commence toujours par ça en tout cas, pendant qu’on ramasse le gear…
Meilleur greasy spoon au Québec pour déjeuner un lendemain de show :
Skull & Tones Boogie : On n’est pas très greasy spoon mais plutôt café baguette!
Lucy Loves Lenin : On ne déjeune pas vraiment dans les « greasy spoon » le lendemain d’un show. Mais si Rimouski possède un des meilleurs « greasy spoons » au monde on serait curieux d’essayer. Nos « greasy spoons » préférés sont le « Gros Jambon » et le « Fameux et/ou Rapido » à Montréal, le « Ben’s Chili Bowl » à Washington D.C. et le « Varsity » à Atlanta. On mangeait aussi pas mal chez « Goofy » à Alma quand on était jeunes.
Meilleure poutine :
Skull & Tones Boogie : La cantine Francis à Mont-Joli, à Saint-Fabien (avec leur frites à l’huile d’arachide) ou à Blainville (avec leurs frites aux patates douces).
Lucy Loves Lenin : « Gros jambon » à Montréal. Sinon, chez « Goofy » à Alma. Pas nécessairement parce qu’elle est bonne, mais parce que c’est tout ce qu’on connaissait quand on était jeunes et parce qu’en manger nous rappelle qu’il fut un jour où on avait aucune responsabilité sauf celle de manger de la poutine.
Découvrez Lucy Loves Lenin et Skull & Tones Boogie
Par Sandra Mathieu